LE BONHEUR N’EXISTE PAS

I

Le bonheur n’existe pas

Nous sommes encerclés par la Mort

Qui guette bien cachée dans un coin.

II

Le bonheur reste vivant pour l’enfance.

Après le bonheur n’est que notre pauvre imagination

Faite dentelle dorée par nos rêves

Rêves qui fleurissent jusqu’à ce que la jeunesse prenne fin

Convertie en poussière au vent.

III

Le bonheur n’existe pas.

Nos sommes entourés de Mort.

La résistance

N’est vivante que pour faire une ode à la vie

Elle nous fait croire que paroles

Musique et couleurs

Ils peuvent retarder la réponse finale

Qui nous sombrera dans la douleur sans fin

Elle s’amplifie avec la musique

Et se métamorphose au jour le jour

C’est pour ça que j’appris

Que le bonheur n’existe pas

Il n’est qu’un rêve de notre imagination.

IV

Le bonheur n’existe pas

La mort arriva en catimini

Sournoise, maléfique

Enveloppée dans un voile noir, elle se cache

Elle vit entre les mains sales des inconnus

Elle assombrit les regards, et les mots faits mensonges

La Mort attendait en catimini dans l’ombre

Nous laissant croire à l’infini

Que nous pourrions préserver

Avec notre seul effort

Pour détourner le destin…

V

La mort apparut

Et insolente arracha de nos vies

Ce que nous aimons le plus au monde.

Nous obligeant à faire la connaissance du Néant.

VI

C’est pour ça

Que condamnée

J’ai dû apprendre à vivre avec le Néant.

Le bonheur n’existe pas

La Mort est arrivée…

Pour m’arracher ce que j’aimais le plus au monde.

Et, c’est pour ça

Que je vous dis

Que le bonheur n’existe pas

Qu’il est une création ingénieuse

Et dangereuse

De notre pauvre imagination.

VII

Elle, sournoise, bien cachée dans un coin

Elle restait aux aguets, nous surveillait

Pour nous dire brutalement

Que les moments de bonheur de l’enfance

Ils ne resteraient plus vivants

Et, un jour, elle sortit de sa cachette

Où elle nous guettait

Elle attendait le moment choisi

Pour de ses griffes nous arracher

Le plus précieux de notre vie.

VIII

Non, le bonheur n’existe pas.

Il est créé pour les enfants

Après, il part avec notre jeunesse

Qui s’envole au vent.

C’est pour ça que je vous dis

Que le bonheur n’existe pas.

Carmen Florence GAZMURI-CHERNIAK

NADEZHDA

15 DÉCEMBRE 2015