LA FAC FRANÇAISE AU XXI S.
LA FAC FRANÇAISE AU XXI S.
Chers Lecteurs,
À peine deux semaines de cours et déjà des problèmes…
Aussi bien dans mon pays d’origine qu’ici en France, l’on dit que ceux qui s’inscrivent en langues n’est que parce que leur moyenne ne leur autorise pas à s’inscrire dans des universités qui forment pour exercer dans des professions libérales, médecine, droit, carrières d’études internationales qui s’adressent aux futurs diplomates, hisoriens et ceux qui deviendront des spécialistes en sciences politiques, les études des langues n’offrent qu’un espace très réduit de travail professionnel, ou bien l’enseignement ou bien la traduction qui sont en France deux champs de travail mal payés pour vivre en suppliciés toute une vie, donc c’est la médiocrité qui s’installe.
Seulement deux semaines m’ont servi pour prendre la mesure des défaillances gravissimes qui forment partie de ce cercle vicieux dans lesquels « se formeront » les futurs professionnels de la France et qui occuperont les places de la formation secondaire, les futurs « professeurs. »
Si je me suis inscrite encore une fois en « Russe » c’est parce que je n’ai pas d’argent pour me payer un professeur particulier de russe. Les prix demandés par l’ambassade, des cours d’excellente qualité, il faut débourser 760€ par semestre, ma retraite de 10130 € ne me permet même pas de survivre et d’arriver au 17 du mois. Je suis tenace et ma volonté est à toute épreuve, mais je ne peux pas aller à contre-nature.
Je suis déçue.
Parler des difficultés pratiques à l’intérieur et à l’extérieur, c’est parler d’argent.
Je vous donnerai les détails, et par d’autres raisons qui sont aussi assez importantes et qui appartiennent à la façon comme le gouvernement gère l’enseignement supérieur.
Mes points de comparaisons sont vastes, d’une part, par celle qui fut mon Université formatrice d’origine, qui pourrait imaginer que le « pays du Tiers-Monde » dont je suis née et d’où je suis arrivée, aurait pu me donner une formation universitaire bien supérieure à celle donnée par la France !
Dans mon pays natal, aucun de mes Professeurs de fac, ne resta avec ses études faites au Chili, ils sont venus se former en Allemagne pour la philosophie, l’Espagne pour notre matière principale et, en France pour la linguistique. L’écart d’un demi-siècle n’a servi que pour dégrader le niveau des études universitaires en France et donner des postes à ceux qui ne méritent que de rester au niveau de l’enseignement primaire.
Les problèmes des étudiants, de bon nombre de mes camarades de classe n’ont qu’un seul dénominateur commun: la pauvreté.
Elle forme le pilier de tous leurs inconvénients, il n’est autre que l’argent.
Le manque de possibilités pour se loger à bas prix, les longs trajets dans les transports et les difficultés au quotidien qui doivent partager entre la perte temps insoutenable pour un étudiant qui doit travailler pour financer ses études et en même temps accomplir l’obligation de faire les devoirs et étudier comme il se doit est une aberration insurmontable.
Moi, si j’étais jeune, je ne pourrais pas tenir dans un partage infernal de travail-études en parallèle, alors les mauvaises notes ne tarderont pas à se partager avec une très médiocre formation que les professeurs pardonneront et « laisseront passer », par l’éternelle « solidarité » avec la pauvreté de leurs étudiants, mais il se trouve que l’excellence ne peut se créer de force avec la condescendance et la pitié.
Et c’est ainsi qui s’est installé en France un roulement sans fin que personne ne brisera : LA MÉDIOCRITÉ.
Je suis ahurie de voir que des étudiants n’ont pas à manger correctement. J’ai dû à deux reprises, que je ne renouvellerai plus jamais, aller « déjeuner » dans la cantine de la fac. Que pense le gouvernement ? Que les jeunes sont des prévenus d’un milieu carcéral ? Nous connaissons les cantines des centres scolaires.
On y trouve le choix des assiettes déjà préparées, et les plats chauds servis par les cuisinières, sauf que pour des jeunes de 18 ou vingt ans, manger des portions d’enfant de 6 ans est absurde et du vol en matière d’argent. Comme première critique, le chef de cuisine devrait savoir que s’il cuit jusqu’à laisser transformées en purée les courgettes, il tue le taux de vitamines et des sels minéraux, l’étudiant se trouve avec son assiette (moi comprise) avec deux cuillères à soupe d’une « mazamorra » qui ne lui sert à rien comme nutriment.
Le cuisinier du Crous, entretenu par l’État, doit savoir aussi que trois petits nuggets ne comptent pas le taux de protéines dont a besoin le cerveau d’un jeune qui fait des études.
Trois petits nuggets est la ration d’un tout petit enfant !
Et c’est celui-ci le plat principal d’un plateau de déjeuner d’un jeune étudiant universitaire d’un pays qui se dit « EUROPÉEN ?! »
Messieurs les ministres, vous vous moquez du monde !
Je vous bannis à vous tous !
Le petit pain, un seul par élève, sont de la semaine dernière, un pain doit être frais et croustillant, même pas dans les hôpitaux publics, l’administration ne programme de servir de pain périmé ! Vous y allez trop loin messieurs les ministres !
Si l’étudiant vit dans une chambrette, il lui sera bien difficile de se préparer un repas et emmener son « crasse-coute » à la fac, pour ce faire, il faut comme préalable qu’il ou elle fasse ses courses personnelles ou bien qu’ils aillent chercher les produits au « resto du cœur «, pour les plus pauvres, et prévoir de faire à manger pour la semaine, cela exige aussi d’avoir un frigo, dans ces conditions les problèmes pratiques s’accumulent et ils décident de faire le plus facile, faire la queue pour un plateau prêt que s’ils sont boursiers ne leur coute qu’un euro. Mais sachez qu’un Euro c’est déjà beaucoup pour un étudiant qui n’a rien, mais exiger de comprendre cela devient une prouesse de « critique sociétale.»
La stupidité de l’organisation à l’intérieur de la fac est assommante, parfois, nous n’avons qu’une heure pour déjeuner et parfois, nous n’avons pas de pause, alors s’enchaînent les cours du matin avec ceux de l’après-midi.
Ils me font éclater de rire les étudiants, ils disent : « ici, c’est le Goulag ! »
Ils ont entièrement raison. Il y a des fautes irréversibles qui sont dues à l’idiosyncrasie française, elles resteront inamovibles, d’autres seraient susceptibles d’être corrigées, mais la prépotence de certains professeurs…
J’ai demandé à un de mes camarades assis par terre, mais tu ne vas pas déjeuner ?
Non, me dit-il, « la queue est tellement longue que je me suis découragé j’ai mangé un sandwich »
Quelle bêtise insupportable, celle du Crous, je suppose que c’est pour réduire le personnel qu’ils ne mettent qu’une seule caisse, et à l’heure du déjeuner la queue est si longue, que le temps de la faire, passe l’heure du déjeuner. Nous ne pouvons pas évaluer ça comme de la bêtise, mais comme une malveillance lourde, car elle pénalise les étudiants.
Les étudiants qui sont entretenus par leurs parents, Ah, là, c’est autre chose, avec de l’argent, nous pouvons surmonter tous les crétinismes d’un pays comme la France. De ceux qui se sauvent par leurs propres moyens financiers, je ne vais pas me soucier, parce qu’il n’y a rien à critiquer, j’ai été aussi une des leurs quand j’étais jeune de leur âge, papa me finançait des études et j’ai fait mon parcours universitaire comme une princesse, il me donnait les moyens de faire mon parcours avec excellence. Et, pour mes diplômes français, je travaillais comme Professeur à l’E.N. , j’ai été très mal payée, certes, mais je n’assistais pas aux cours, ce qui était déjà un grand avantage pour ma vie pratique.
Que faire de ce tas de misérables obstacles pratiques qui nous ont imposés au quotidien ?
Moi, je n’ai aucune obligation d’obtenir un « diplôme » comme mes jeunes camarades de cours, mais il va de soi qu’il vaut mieux l’avoir bien entendu, mais je n’étudie pas le russe pour être diplômée et par des raisons utilitaires, je suis en fin de parcours existentiel et rien ne me soucie, mais quand nous arrivons à la vieillesse, nous sommes plus sévères face au vol de notre temps. En tant que vieille, je ne tolère pas qu’on me fasse perdre le peu de temps qui me reste à vivre. Si je ne peux profiter pour obtenir ce que je veux et dont j’ai le droit d’exiger, un apprentissage de la langue russe dans des conditions optimales, je quitte le champ ipso facto.
Pour ce qui est de l’apprentissage du russe, notre professeur est excellente, mais pensez un petit instant, personne n’a besoin d’être diplômé Bac+ 8 ni sortir d’une grande école pour comprendre que dans un amphi de 80 élèves, ni le pauvre Professeur ne pourra enseigner dans des bonnes conditions, ni les élèves ne sortiront à la fin du parcours en parlant et en écrivant le russe, donc la dernière nouvelle est que l’amphi sera divisé en deux groupes en alternance.
Mais quand bien même nous ne serons que la moitié…
J’ai un week-en lourd de réflexion entre mes affaires judiciaires pour fuir cette HLM d’enfer et regagner Paris, mes rendez-vous médicaux pour faire valoir mes droits de dangerosité en respirant l’air toxique des moisissures dont VILOGIA devra rendre des comptes aussi bien que mon assurance, finir de corriger mes livres, et finir deux toiles, j’aurais besoin d’une sieste !
À très bientôt Chers Lecteurs !
NADEZHDA
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