POUVOIRS DE LA CAF – ALLOCATION APL
SURVEILLER ET PUNIR LES BAILLEURS SOCIAUX
LOI D’ATTRIBUTION DES HLM
« Ou bien… ou bien !
« Sans argent, sans sécurité économique, nous sommes livrés sans défense. Cela représente assurément un châtiment terrible : les tracas humiliants, l’esclavage des affaires médiocres, les vulgaires soucis nuit et jour, la dépendance par rapport aux gens les plus vils. Et nous ne sommes pas les seuls, tous ceux que nous aimons et dont nous responsables sont broyés avec nous dans les roues du quotidien.
Nous devenons l’objet de la bêtise et du sadisme ; des puissances dont nous n’avions aucune idée dans le bonheur prennent pouvoir sur nous et entraînent, avec notre vie, nos pensées elles-mêmes dans la misère et dans la fange.
CRÉPUSCULE
( P.52)
Max HORKHEIMER
Chers Lecteurs,
Cette superbe citation, je la dédie à VILOGIA et aux fonctionnaires qui m’ont laissée soumise dans l’injustice et la discrimination la plus complète depuis des années m’attribuant des HLM totalement inadaptés à mon cas particulier et à présent me laissant sans réponse pour une mutation à Paris vers une HLM adaptée à mon handicap. La monstruosité de leur immonde comportement, contraire à la loi existante, est la preuve que l’État est le premier complice de cette immondice administrative.
Il y a fort longtemps que je tenais à critiquer des lois qui doivent être révisées et qui demandent d’une part une modification et d’autre part une régulation et une vigilance accrues pour que les fonctionnaires d’État respectent la loi.
Il y a trois intervenants qui nécessitent une analyse et une clarification de leurs compétences et je propose un décret qui doit impérativement être édité et appliqué.
I. L’ÉTAT, LA CAF, LES BAILLEURS SOCIAUX.
1. L’État doit surveiller où vont les fonds qu’il octroie aux bailleurs sociaux pour l’entretien de leurs cités et de leurs immeubles. Les bailleurs sociaux, doivent respecter le contrat de location.
2. La CAF, organisme d’État appelé à rester un organisme payeur et non décideur, il a perdu tout le pouvoir dont il jouissait auparavant ; donc LA CAF doit le récupérer pour surveiller non seulement les mauvais payeurs, les locataires indélicats, mais pareillement les bailleurs sociaux qui abusent de leur pouvoir en violant la loi, ne respectant en rien le contrat de location qui a été signé par les deux parties, et la CAF doit récupérer son droit à être aussi un organisme non seulement payeur, mais également décideur dans la forme et en l’espèce ; veillant à la loi soit intégralement respectée, pour ce fait les contrôleurs doivent être les premiers actants dans ce dispositif qui existait et qui fonctionnait parfaitement auparavant, je parle d’il y a vingt-cinq ans auparavant, il y avait par le passé DES CONTRÔLEURS extrêmement compétents et très efficaces qui se déplaçaient à la demande d’un locataire qui était désabusé par un bailleur abusif, ou par une injustice administrative en provenance de la CAF elle-même, je l’ai vécu à deux reprises quand j’étais jeune, et que je louais une HLM et j’avais ma mère sous mon toit. Ledit Contrôleur de la CAF nous a rendu visite et de son propre chef, il a mis tout le dérèglement administratif en ordre, et il a remédié toutes les injustices.
À présent,les contrôleurs ne s’occupent que de contrôler les mauvais payeurs.
Bien faible responsabilité, puisque la fraude majeure est celle qui sort des bailleurs sociaux et quand on leur signale la fraude, la CAF pénalise l’allocataire et non le bailleur.
Un exemple ?
Si le bailleur social ne donne pas une HLM dans les normes de sécurité et de propretés exigées, la CAF ne verse pas l’APL de l’Allocataire au bailleur, et le locataire doit payer le loyer dans sa totalité, donc il subit deux pénalités, celle de vivre dans une HLM dégradée et qui n’est pas dans les normes, et la seconde, de se voir privé de l’abattement qui lui octroie son APL.
Ceci est une insupportable injustice administrative.
Si le bailleur ne donne pas une HLM dans les normes, la CAF doit intervenir en obligeant le bailleur à effectuer rapidement toutes les réparations et il doit s’investir, se rendant sur place pour vérifier. L’allocataire ne doit subir aucune pénalité et ne doit payer de son loyer complet que le reliquat qui lui incombe par loi.
La question du versement de l’APL suspendue jusqu’à ce que le bailleur de l’HLM dégradé et pas dans les normes doit affecter uniquement le bailleur. La double peine est ici une erreur juridique et judiciaire des plus injustes, si elle s’applique dans le fait.
Si j’avais une responsabilité politique je me consacrerais ipso facto a revenir sur l’ancienne loi qui octroyait des pouvoirs de contrôle szns pénalisation pour le locataire pauvre et qu’obligeait aux bailleurs sociaux à respecter la loi, ce sont eux qui perçoivent des sommes exorbitantes de l’État pour le bon fonctionnement de cette entreprise locative en faveur des pauvres, mais où va cet argent ?
RISQUE DE « MORT D’HOMME » (préjudice juridique inscrit dans le Code pénal) SI LES BAILLEURS NE RESPECTENT LA LOI ET NE RÉPARENT LES ASCENSEURS ET LA DÉGRADATION DANGEREUSE DE LEURS HLM .
Les bailleurs sociaux se permettent de laisser les habitants sans bénéficier de leurs ascenseurs pendant des longues périodes et ne réparent jamais les pièces délabrées parce que leur coût est selon leurs dires « trop onéreux » et se consacrent aux rafistolages successifs, j’en suis témoin, dans mon ancienne HLM parisien, il y avait l’ascenseur, la plupart du temps était en panne, le réparateur m’a dit un jour, au énième réparation, « vous savez madame ce qui se passe ? La pièce coûte 7 000 €, et le bailleur ne veut pas la changer, il nous oblige à faire du rafistolage successif, cela ne teindra qu’un ou deux mois », c’est pour quoi les réparations des ascenseurs sont récurrentes, jusqu’à ce qu’un jour, il n’est plus possible de continuer les rafistolages, alors les bailleurs s’excusent en disant que le partenaire ne trouve pas la pièce, ceci est un mensonge, ce sont eux qui gaspillent l’argent de l’État destiné à l’entretien des immeubles, et ils volent et détournent l’argent de l’État à leur propre profit.
Le mot d’ordre sera Contrôler.
« Surveiller et punir » leur sera facile aux contrôleurs, il leur suffira de voir des parties communes insalubres, et l’intérieur des appartements sans réparation quand ils sont totalement délabrés, c’est parce qu’il s’agit des constructions très anciennes qui exigent une mise en état par l’usure normale des années passées, ceci est une question qui ne mérite pas plus d’explications.
L’État ne contrôle jamais l’argent qu’il donne aux bailleurs escrocs.
Alors, nous sommes en droit d’exiger au gouvernement de prendre des mesures ; parce que s’il autorise ce détournement des fonds de l’État, il s’agit d’une escroquerie conjointe où le gouvernement en place se porte complice.
Nous sommes en droit d’exiger aux députés qui s’occupent de cette grave escroquerie qui doit prendre fin.
Je vais contribuer dès que je pourrai publier mon livre LOCATION ET CRIME et ils recevront mon livre gratuitement.
II. LA LOI QUI RÉGIT L’ATTRIBUTION DES HLM.
Les M2.
La France a des lois obsolètes, pour ce qi est de l’attribution des HLM ; elles font un rapport direct avec la composition des familles. Il est logique, c’est l’origine de la CAF et l’origine des HLM, composés des FAMILLES.
Deux facteurs sont y inscrits, les mètres sont en rapport direct avec le nombre des personnes qui vont occuper cette HLM.
* (Et je vous en prie, cessez de me corriger, HLM n’est pas masculin.
H= HABITATION, alors j’écris une HLM, CETTE HLM.
Il y a des années auparavant, une collègue professeur de français m’a corrigé et je n’ai plus jamais fait la faute ; je ne reviendrai pas sur cette question absurde).
J’ai toujours souffert de la discrimination d’être célibataire, affaire incroyable de ce pays qui se vante d’être d’avant-garde dans la matière, avant je me révoltais, si je me suis sauvée de vivre dans une cage, ce n’était que parce que j’avais maman à ma charge et toujours vivant sous mon toit, donc selon la loi française, j’étais considéré « chef de foyer avec personne à charge ».
C’est depuis le décès de mon père, que j’ai assumé entièrement ma mère qui était pianiste, donc sans aucune retraite. J’ai juré à mon père dans son lit de mort de prendre entièrement à ma charge maman. Cela allait de soi, il n’avait aucune demande à me faire, et je suis arrivée du Chili avec maman, et je me suis privée de tout pour lui donner le meilleur. Les barbelés et les restriction des M2 n’arrivèrent qu’après son décès.
Après son décès, j’ai vécu, j’ai survécu huit années dans une chambre HLM de 16 M2. C’est ce qui l’a forcée à venir à Poissy parce que j’ai 48 m² barème nationale qui correspond à un F2, mais qui le bailleur pour demander un loyer plus char a eu l’idée de diviser en 2 le salon avec un mur préfabriqué, laissant une chambrette de 9 m2 où il n’y a pas de radiateur, bien entendu, car c’est « le salon » divisé de force en deux.
C’est dans cette chambrette où je le redis, il n’y a pas de radiateur, preuve en l’espèce qu’il s’agit d’une seule chambre, le salon divisé en deux, où j’ai fait de la peinture et que j’ai transformée en « ATELIER ! »
J’ai accepté de venir à cette commune infernale chez un bailleur criminel pour avoir quelques m² qui me permettraient de peindre. Personne ne peut comprendre ce qui est pour un artiste peintre que de se voir interdit de peindre. C’est pareillement avec l’écriture, si je ne peux pas écrire je meurs.
J’écris et je peins toute la journée.
J’ai accepté cette HLM comme une libération de la cage parisienne, et, j’aimais tellement le quartier, j’étais au 13e arrondissement et je pouvais aller à pied jusqu’au jardin du Luxembourg, ma chambrette était située derrière la Place d’Italie, pour le retour, je prenais le bus.
Mon docteur m’avait dit de ne pas venir à Poissy, car et immeuble n’a pas d’ascenseur, « vous aggraverez votre handicap aux genoux si vous allez pratiquer ce sport de montée et descente des escaliers qui est formellement interdit pour vous, vous allez solliciter vos genoux sans cartilages, c’est une folie ».
Mais les docteurs sont de bons conseillers et FONCTIONNAIRES sans aucun pouvoir pour exiger aux gérants des HLM que leur patiente souffre d’un handicap moteur qui lui interdit les escaliers et de vivre éloignée de Paris. Les fonctionnaires qui gèrent l’attribution des HLM se moquent éperdument de mon handicap.
C’est ainsi que VILOGIA a refusé depuis quatre ans la mutation de cette HLM vers son immense champ locatif parisien, (et tant mieux, parce que si elles m’avaient mutée je serais sous leur emprise mortifère jusqu’à ma mort !) parcequ’elles, LES SERPENTS, sadiquement se réjouissent que je souffre l’indicible en montant et descendant chaque marche d’escalier avec des douleurs lancinantes.
Depuis janvier 2024, munie d’une ordonnance médicale, j’ai dû ‘acheter un gros déambulateur avec un grand sac des courses. Il pèse 8 kilos et avec les courses, je suis obligée à faire deux voyages pour monter et descendre le « Mon Blanc » qui a 84 marches d’escalier.
Elles, les gérantes de cette HLM, se réjouissent et m’observent, heureuses de ma souffrance physique quotidienne ; elles sont les pires êtres que je n’ai jamais connus, parce que, sadiques et de mauvaise nature, ces gérantes de VILOGIA n’attendent que ma mort dans les escaliers.
Bien, ceci dit, j’ai malheureusement une confiance dans le destin et dans la force de ma parole écrite dans ma dernière lettre adressée à une haute personnalité qui gère les HLM de Paris, le seul lieu où je dois vivre.
Une dame d’une mairie de Paris, m’a dit : « ne lui écrivez pas un roman, seulement une page, il n’a pas de secrétaire, ne craignez rien, il lit lui-même ses lettres, il va se connecter à votre dossier et il va corriger l’injustice que vous subissez depuis si longtemps, vous êtes prioritaire parce que handicapée »
J’ai une confiance absurde et qui me desservît, je l’avoue, c’est pourquoi, je guette ma boite aux lettres et j’attends…
LA LOI D’ATTRIBUTION DES HLM
Le bon sens devrait indiquer que les m² ne doivent suivre en rapport avec le ventre.
Si une femme est célibataire et si elle n’a pas enfanté, et si elle vit seule, sans concubin, sans mari, ce sont d’autres critères qui doivent être en jeux pour l’agrément de « la COMMISSION » partie prenante dans le jugement d’attribution de notre HLM.
Il est impératif ne posséder que des très faibles ressources qui ne nous permettent pas de louer dans le privé qui exige d’avoir des revenus trois fois le prix du loyer avec les charges.
Je propose donc, que les lois changent.
Ce n’est pas seulement l’état civil et le nombre enfants qui doit dicter le nombre des pièces de l’HLM.
Les COMMISSIONS doivent se mettre dans la perspective de notre vie présente.
1. Une femme française, peu importe qu’elle soit française de souche ou de « papier », qui a travaillé et cotisé, et qu’une fois vieille retraitée au seuil de pauvreté, la commission doit impérativement prendre en considération sa vie professionnelle ET familiale qu’elle a eue dans son passé professionnel et familial.
2. Ce ne sont pas exclusivement les ressources et l’état civil les seuls éléments qui doivent entrer dans l’articulation décisionnaire.
2. Une vie professionnelle passée doit être respectée. C’est celle qui nous a exigé d’acheter des livres, et si de surcroît, nous avons eu une autre activité, non rémunérée, qui occupe de la place physique parce que nous la conservons dans notre vieillesse et qui reste chez nous une activité prépondérante et l’unique motif de notre existence, elle doit aussi être méritoire de respect.
Devrions-nous, nous mutiler et nous défaire des affaires qui nous sont précieuses et d’un matériel qui forme partie de notre vie ?
3. Doit-elle cette COMMISSION nous exiger de nous défaire de notre bibliothèque et de notre production picturale ?
Je ne crois pas que mon cas exigeant et très particulier soit très répandu, et je ne crois pas que je sois un élément générateur de la banque route financière de l’État s’il me prête une HLM pour y vivre le peu d’années qui me restent à vivre.
C’est une vérité si simple que je ne devrais même pas me fatiguer à la faire connaître, puisqu’il suffit de donner ma date de naissance pour que ladite COMMISSION prenne de son propre chef une mesure d’intelligence.
J’ai demandé une mutation pour les mêmes 48 m² habitables que j’ai ici, et qui correspond à un F2 ou F3 si le bailleur le divise avec un mur préfabriqué en trois pièces.
Les femmes célibataires travaillent et quand nous devenons vieilles, nous ne pouvons sous aucun prétexte effacer nos vies passées, nous restons les mêmes professionnelles que nous l’étions dans notre jeunesse, les capacités ne s’effacent plus une fois acquises.
Quand bien même, nous ne sortons pas travailler à l’extérieur.
Nous avons été étudiantes et une fois formées, nous avons exercé une activité professionnelle au profit de la société ; que de plus important qu’avoir été professeur, c’est seulement en France que ce métier est dans la catégorie du mépris le plus abyssal, et que nous, professeurs, nous ayons été si méprisés et maltraités par l’État, parce que nous avons été sous-payés, celui-ci, c’est un autre sujet.
Nous avons été et nous restons professionnelles, nous devrions avoir un statut qui corresponde à la modernité et nous laisser en paix avec le reproche juridique d’être célibataires et restreindre de force les M2 des Hlm sous prétexte que nous vivons seules et sans enfants.
Avant de fermer cet article, je vais vous transcrire un dialogue affolant que j’eus cette année avec une Cheffe de logement et des personnes « âgées », j’étais obligée à commencer mes nouvelles démarches en commençant par la commune dans laquelle j’habite.
La « VIEILLE « que je suis, car c’est ainsi que je suis cataloguée par l’administration, (L’épouse du Président qui a aussi 70 ans ne reçoit pas la dénomination de « vieille », elles se gardent bien de le lui dire, non, ils ne cessent de la cataloguer de « rayonnante » avec ses robes de haute couture, logique, je n’ai que des jeans et des tee-shirts de Lidl !!!Mes vêtements plus habillés, je les garde encore, et je ne les porte jamais en attendant une belle occasion qui n’est jamais arrivée. Aller à un concert par exemple, ils datent d’une trentaine d’années auparavant, quand je travaillais et que j’achetais quelques robes chez Mark & Spencer quand il était implanté à Paris.
Lesdites fonctionnaires et élues de la République qui siègent en mairie, ne prennent pas en considération ma véritable identité ; bien au contraire, elles baissent les yeux dès que je leur dis qui je suis et que je leur exige du respect.
Quand mon identité d’ancien professeur d’espagnol et d’artiste peintre ne fonctionne pas, il ne me reste que faire valoir mon handicap, le fait d’être prioritaire par loi et, de me voir forcée à leur indiquer le nom des articles de loi qu’elles violent de manière indécente, c’est pour leur dire face à face et très clairement qu’aussi bien le bailleur actuel que tous les bailleurs sociaux parisiens exercent à mon encontre une discrimination abusive parce que contraire à la loi qui me protège uniquement dans les textes : loi du 21.12.01: art.1
Les logements HLM doivent être attribués en priorité à certains demandeurs identifiés comme prioritaires, les personnes en situation de handicap. CCH : L. 441-1.
Mes ressources et mon état civil sont les seuls et uniques éléments de jugement. Pour une mutation vers Paris où j’ai toujours habité, il y a 15 ans d’attente. Pas besoin, je serai déjà morte.
Le fait d’être en situation de handicap devrait me donner la priorité, mais jusqu’à ce jour, le délit reste en place.
Alors, j’ai mis les choses dans le juste ordre juridique, et la discussion a viré à l’aigre. J’ai dû partir de cet entretien si attendu, mais que pouvais-je récolter des fonctionnaires macronistes ?
Tout y est dit.
Voici le dialogue que je voudrais bientôt oublier.
Visite en mairie macroniste.
Début de l’année 2024.
J’arrive aidée par mon déambulateur avec son sac des courses intégré.
Je portais à l’intérieur mon gros dossier de documents qui grossit depuis quatre ans, des démarches inutiles et des attentes qui se prolongent jusqu’à sa fin, méprisant ma vieillesse et mon handicap.
J’étais prête à me battre, ce sera mon avant-dernière démarche, sans trop d’espoir d’aboutir, je me suis dit, en monologue intérieur.
Après les formalités de rigueur, le dialogue de bienséance qui s’entretient encore faiblement dans les entretiens administratifs, je commence à sortir mon dossier de demanderesse.
Mon « charriot », comme l’on appelle mon gros déambulateur, qui, par chance, fabriqué en Norvège, peu commercialisé en France, il n’a pas l’allure dégradante des déambulateurs pour vieux, dégoutants qui vous donnent une allure de vieille « mémé » que je n’ai point.
Il va de soi que soucieuse de ma figure et l’esthète de profession que je suis, car artiste-peintre, que leur en déplaise, j’ai cherché le plus beau, qui est aussi le plus cher, naturellement.
Bien, le premier dossier que j’ai commencé à sortir de mon déambulateur fut mon « Rapport Juridique » des 300 Pp. Contre VILOGIA.
La fonctionnaire ne revenait pas au regard de cet immense travail. Elle le feuillette rapidement, s’il a 300 Pp., c’est parce qu’il contient les « preuves en l’espèce, les photocopies de toutes les pièces qui accusent sans conteste le bailleur escroc.
Ensuite, je sors le dossier qui contient les documents officiels de quatre années de demande de mutation : Certificats médicaux et l’Expertise de l’ergothérapeute D.E. qui « conseille » ma mutation vers un immeuble HLM parisien et ma situation gravissime est décrite avec des euphémismes absurdes.
C’est propre des médecins et des ergothérapeutes, toujours les fonctionnaires s’expriment sur des choses les plus sérieuses comme l’est le cas d’une personne en situation de handicap qui exige une mutation d’HLM avec un caractère d’urgence absolue, elle dit qu’il est conseillé, opportun, elle désirerait, tout est dit avec une distance sans aucun compromis professionnel, quand il s’agit de me défendre, personne n’est véritablement professionnel, elles déclinent leur déontologie dans une sémantique rustre et déplacée.
DIALOGUE.
L’ÉLUE ET FONCTIONNAIRE : Vous devez rester dans la commune…
Moi : non madame, je ne resterai pas à Poissy, on m’a trompée lors de l’acceptation de mutation, on m’a dit que tout allait pour le mieux ici, tout était faux, les distances entre l’HLM et la gare est immense, le réseau de bus est pire que celui du milieu rural, les chauffeurs me refusent la rampe, conduisent comme des brutes qui portent du bétail à l’abattoir, vous pouvez imaginer combien il m’est difficile de monter et descendre et c’est une épreuve encore pire quand je dois aller faire mes courses en ville ou dans la zone industrielle !
En janvier l’un d’entre eux m’a écrasé mon déambulateur neuf, après aller au commissariat, le commissaire qui s’est refusé à accepter ma plainte a choisi d’appeler la secrétaire du directeur de KEOLIS pour lui demander de me rembourser et, suivant les conseils du commissaire, je lui ai envoyé une LRAR avec la photo de mon déambulateur sous les roues de son bus, je n’ai pas été remboursée de mes 250 €, et j’ai dû m’acheter un nouveau déambulateur. Le directeur de Keolis ne m’a pas répondu, ma lettre recommandée est restée sans réponse, et je n’ai pas été remboursée par son assurance !
Après une attente du bus N° 3 de 56 minutes, pour arriver à la Gare de Poissy, il faut compter entre 15 et 20 minutes.
Une seule fois j’ai essayé d’y aller à pied. J’ai pris une heure, c’est une folie. Ensuite l’attente du train vers la gare Saint-Lazare, prend 56 minutes en heures creuses, je ne peux pas voyager trop tôt, car pendant les heures de pointe il y a une foule compacte, et il m’est impossible de me franchir le chemin et obtenir une place avec mon gros déambulateur, il ne se plie pas.
Ici à Poissy je n’ai rien à faire, ma vie culturelle est à Paris.
À Poissy ma vie reste en suspens, pour deux motifs de poids, le premier est d’ordre financier et médical, je suis suivie depuis des nombreuses années à Paris, la télétransmission ne fonctionne pas, car ici il n’y a pas de bons médecins, le peu qu’il existe, n’accepte pas de nouveau « CLIENTS » et l’hôpital est le pire des hôpitaux communaux des Yvelines.
Donc, pour me contrôler, je dois faire usage des taxis conventionnés, je suis une citoyenne qui a une pratique d’austérité, je ne fais jamais des dépenses inutiles. Connaissez-vous le prix d’une course vers Paris ? 200 €, c’est la CPAM qui paie, si j’habitais à Paris, avec mon déambulateur, je prends le bus et je vais vers n’importe quel arrondissement de Paris. Le réseau de bus parisien est un des seuls services publics dont je vante l’exemplarité. Je n’ai pas besoin de rien de supplémentaire pour m’occuper de moi-même à Paris, je suis totalement indépendante et me suffit à moi-même, je n’ai besoin de personne pour ma vie courante, mon grave handicap au niveau des genoux peut s’entretenir parfaitement en terrain plat, les escaliers me sont formellement interdits. Ici, je suis bloquée et cette situation ne peut plus continuer.
Ce deuxième problème que je viens de vous exposer est de taille et le noyau de ma demande de mutation de HLM vers Paris, et qui la justifie totalement. Comme vous le voyez, je suis handicapée.
L’ÉLUE ET FONCTIONNAIRE :
Je pourrais faire intervenir le préfet, mis il ne vous donnera qu’un studio.
MOI : un studio ?! vous voulez me faire retourner à la case de départ, qui m’a obligé à accepter cette HLM minable qui me porte grave préjudice et qui a aggravé mon handicap ?!
Sachez, madame, que mon handicap aux genoux n’est pas d’un handicap dit « évolutif », car il n’est pas d’origine NEUROLOGIQUE, mais MÉCANIQUE, le comprenez-vous ?
Je n’ai plus des cartilages rotuliens, et les douleurs qui me provoquent la montée et la descente de 84 marches d’escalier au quotidien peuvent me provoquer soit une fracture spontanée ou une dislocation grave des genoux.
Pensez-vous vraiment que je doive subir une telle épreuve physique et de surcroît très douloureuse ? Uniquement par la surdité des fonctionnaires qui gèrent les commissions d’attribution des HLM ?
L’ÉLUE ET FONCTIONNAIRE : je sais…Je sais…
Moi : monologue intérieur…Oui, elle sait… mais elle ne fait rien. Elle me parle du préfet, je sais qu’elle ne fera rien parce que je ne suis pas de son parti politique.
MOI : Madame, vous me parlez du préfet ? Le préfet de Paris a déjà reçu mon dossier il y a une année, et j’ai épuisé mes démarches en solitaire pour obtenir ma mutation vers Paris.
J’avais déjà écrit à Madame Borne quand elle était ministre, après 8 mois d’attente elle a fait répondre à son chef du courrier de Matignon, qui m’a répondu me disant qu’il avait transmis mon dossier à la Préfecture, mais sa cheffe des Affaires sociales urgentes m’a répondu à sa fois une lettre qu’elle « ne pouvait rien faire pour moi », parce que selon son haut jugement juridique, qui est totalement faux, je n’entrais pas dans le cadre DALO, car je suis déjà logée par un bailleur social et que juridiquement lui incombe la responsabilité de me muter. Donc tous les hauts fonctionnaires se défont de manière olympique de leurs devoirs et laissent la citoyenne sans faute que je suis et en situation pénible de handicap sans aucune solution de mutation. J’ai laissé tomber. Quiconque doté de raison ne va pas poursuivre dans une démarche administrative étanche, ni insister devant des « personnes sans qualité ».
ÉLUE ET FONCTIONNAIRE : (Elle fait appel à une collègue du bureau d’à côté qui vienne m’expédier) et les deux ensemble recommencent l’interrogatoire.
LA DEUXIÈME ÉLUE :
* Vous êtes célibataire ?
* Oui madame.
* Vous n’avez pas d’enfants ?
* Non Madame, je vous ai dit que je suis célibataire et jamais mariée.
* Oui, (elle regarde ma carte d’identité française) mais vous pouvez être célibataire et avoir eu des enfants.
* Non, Madame, je n’ai pas voulu faire des bâtards, ce n’est pas dans ma culture ni dans mon éducation de famille.
* Silence…
* J’ai serré les dents, je n’allais pas lui sortir un papyrus de déclamation propre d’une héroïne grecque lui exposant inutilement et de façon ridicule que les artistes ne doivent pas se marier ni faire des enfants pour donner tout son temps et toute son énergie à l’Art. Ce serait une autre stupidité de ma part. J’ai opté pour rester muette.
* Jusque-là, elle gagnait le match…
* D’après les dires de ma collègue, vous vivez a actuellement dans un F3. Ceci est interdit.
*Interdit ?
*Oui, vous êtes seule.
* Vous vivez seule ?
*Bien entendu Madame.
*Vous n’êtes pas mariée et vous ne vivez pas en « concubinage »
*(Il ne me manquait que ça)
* Donc, si nous faisons une intervention en votre faveur devant le préfet et telle que vous l’a dit ma collègue, il ne vous donnera qu’un studio.
* Mais madame, j’ai une grande bibliothèque, j’ai 70 cartons de livres !
* Vous devrez vous réduire !
Mais madame, je n’ai pas de meubles, je n’ai même pas d’armoire ni de canapé, je survis sans rien comme une immigrée qui vient d’arriver à la nage au Calais, je n’ai aucun électroménager, qu’un frigo, que voulez-vous que je réduise ?!!!
* Elle ne sait pas quoi me répondre, mais insiste.
* C’est contre la loi si nous vous octroyons un F2 ou un F3
* Moi , je lui donne une multitude d’exemples qui démontrent que c’est faux, à Paris, dans mon ancien logement HLM de 16 m², j’avais une voisine célibataire de mon âge et qui travaillait encore et qui avait un immense F2 spacieux pour elle seule. Elle avait une grande cuisine, une spacieuse salle d’eau, elle était ma voisine de palier. Qu’elles ne viennent pas me raconter des mensonges insupportables !
Ces élues croient qu’une personne parce que pauvre est imbécile.
* Elle revient à la charge…Mais vous aurez un ascenseur !
Là, je n’ai pas pu me taire, et j’ai dû parler, m’offrir un studio, c’était le comble !
Madame, je suis en France pour la peinture !
Encore, je ne pourrais plus peindre !
Regardez mon âge, il ne me reste que peu d’années à vivre et je compte les épuiser bien en travaillant jour et nuit sans relâche, je ne dors que quatre heures par nuit, je ne vais pas accepter une nouvelle mutation qui va me mutiler encore plus, que voulez-vous que je fasse avec mes toiles ?
Voudriez-vous que je les jette à la Seine ?
*Mais vous êtes handicapée, vous aurez l’ascenseur !!!
Oui bien sûr, c’est votre réflexion ?
Je ferai ma peinture dans l’ascenseur ?!
J’étais hors de moi, je me suis levée, j’ai pris mon adorable déambulateur qui m’accompagne de partout et qui m’empêche de tomber, et je suis partie avec une envie de faire un malheur !
Si l’on touche à ma peinture, là, j’explose, car la peinture, c’est toute ma vie.
Je n’ai pas insisté sur l’écriture ni sur mes 70 cartons de livres.
Écrire ? On peut écrire même en prison.
On n’a besoin que d’une table et de notre ordinateur.
Mais la peinture est sans conteste l’art le plus exigeant et le plus onéreux et luxueux, dans tous les sens du terme, car la peinture à l’huile est du pur luxe, c’est un travail prenant et l’on doit se munir d’un matériel de luxe qui coûte une fortune.
Les toiles s’accumulent et elles exigent un espace physique approprié, avec une température ambiante sèche et à l’abri du soleil et de l’humidité, en plus notre matériel doit avoir une place pour travailler avec aisance, moi, je n’ai fait pas des toiles immenses, mais celles de 92 x 85 sont déjà assez grandes pour ne pas disposer une petite chambre destinée uniquement à faire de la peinture.
Personne et aucune de ces élues ne savent que le peinture à l’huile est toxique et qu’un peintre ne peut ni séjourner ni vivre dans le même lieu où il peint, car la peinture à l’huile est si toxique pour les poumons que nous pourrions partir en état comateux aux urgences.
La peinture à l’huile prend du temps à sécher, et il faut absolument fermer hermétiquement la porte de notre atelier.
Mais quel raisonnement inapproprié pour les élues et les gestionnaires des HLM !
Avant de partir , je leur ai dit l’essentiel et avec cette dernière phrase je quitte ce long rapport politique qui a voulu aller du particulier à l’universel.
Mesdames, vous m’avez posé tant de questions… En »mode interrogatoire… »
Vous m’avez fait la liste de mes manques, mais ni pour une seule fois, vous ne m’avez parlé ni évoqué mes dons ni mes acquis, mesdames. Ce qui me manque est à la vue de tous,
Je n’ai pas d’argent. Je n’ai pas de famille.
Je n’ai pas de patrimoine (j’ai été spoliée par les musées chiliens)
je n’ai rien… C’est vrai.
Mais j’ai le BAC+ huit années d’études universitaires. J’ai deux diplômes français. ET… Je suis artiste peintre, et la seule héritière encore en vie de la plus prestigieuse École de peinture moderne française : L’École de Paris. Cela devrait vous suffire, mesdames, pour me traiter respectueusement et me muter vers Paris.
Mais, quelle profusion de remarques sur mon état civil pour me refuser une HLM, faisant des excuses déplacées sur mon état civil…
Ensuite, sur le fait de n’avoir jamais enfanté. Vos réflexions ont été suivies des jugements de valeur disproportionnées et hors sujet… Le fait de vivre seule… je ne mérite pas plus de m² que ceux dont dispose un petit studio ou les 16 m² de la chambrette HLM où j’ai vécu interdite de peindre huit années durant.
Je ne vis pas « en concubinage » la seconde excuse formulée…
Je vais vous répondre pour la dernière fois :
Les m² d’une HLM ne doivent pas être en rapport avec la situation de vie intime, car ces réponses sont hors sujet, car correspondant à la vie intime de la demanderesse, et non de ce qui a été sa vie professionnelle ni de son activité de retraitée ; surtout à présent, que le gouvernement a fait appel aux psychiatres qui conseillent les administrateurs de la vie des vieux, ils veulent les aider « à comprendre l’art ! »
et ils « conseillent » aux fonctionnaires des Caisses de retraite de donner des séances gratuites de sensibilisation à l’Art », je meurs de rire !
Les vieux doivent avoir « des activités artistiques ! » vous faites une contravention aux programmes en vigueur, mesdames, puisque vous ne voulez que m’enfermer dans une cage et me priver de peindre jusqu’à ma mort.
Oui, je vis seule, puisque je l’ai voulu ainsi. Et si vous me remarquez mon célibat, vous devez me regarder et vous obtiendrez la réponse sans besoin d’interrogatoire. Mesdames, je n’ai pas droit à un F3 pour peindre parce que seule, oui, certes.
C’est parce que « je suis laide, bête et bossue ».
Merci mesdames de m’avoir donné cet entretien.
Carmen Florence Gazmuri Cherniak