UN CHOIX DE MES TOILES ANCIENNES –  HOMMAGE À VENISE 1994

               UN SACRILÈGE

       ET UN ATTENTAT CONTRE    

             ANTONIO VIVALDI

Hier soir dans la ARTE.

Chers Lecteurs,

Hier soir, j’ai pensé me trouver face à un film merveilleux qui avait comme programme Antonio VIVALDI dans la ARTE, mais c’est fut le contraire,  un programme très mal fait, l’histoire de Venise et la biographie de Vivaldi, je les connais par coeur, alors je suis parti m’informer vers les autres chaines, je savais par une intuition folle que le « Parrain Ketchup »allait faire sauter les centrales d’Iran.

Quand je suis revenue à la Arte, pour voir s’ils allaient présenter le violoniste expert en Vivaldi qui est Fabio BIONDI, mais non, rien, cela aurait été le plus intelligent, mais cette attente insensée de cette vertu dans les programmes culturels est trop ambitieuse, les directeurs mettent en oeuvre leurs choix de crétins en ignorantes parfaits.

Mais ce qui est le sujet dont je tiens à vous parler est l’aberrant « arrangement » qui fut un choix « contre-nature » de ce qui doit toujours être respecté dans la musique, ils ont fait une « dilatation » comme seuls ces crétins  pouvaient avoir eu l’idée de nous présenter !

Ceux qui coupaient le premier violon pour nous exposer l’exégèse de leur attentat, leur invention,  ils la nommèrent « DILATATION »en quoi consiste-t-elle ?

Ils ont eu l’idée de prolonger à l’infini la dernière mesure du concert de Vivaldi.

Notre sensibilité a besoin de ce final; et plus encore dans le Baroque, il s’agit de ce dernier coup d’archet qui conclu après le climax, mais ces imbéciles, n’en finissaient jamais !

Et, chez une personne qui est née dans la musique et qui a eu la chance de l’entendre avant de naître, cette « dilatation » est intolérable, physiquement insupportable.

J’eus un malaise, un réel malaise qui m’a perturbé à tel point que j’ai fui en épouvante.

La musique est pour l’heure, le seul art qui reste débout, précisément parce que la musique a un pentagramme inviolable.

Ce type « d’arrangement » est un élément que la musique refuse. Une seule faute et c’est le désastre. Mais, ces criminels, les pires joueurs de violon que je n’avais jamais écoutés, réussirent leur projet meurtrier.

C’est de cette manière criminelle qu’on croit éduquer les gens vers l’Art véritable, ceux qui n’ont pas eu la chance de naître dans un foyer d’artistes sérieux se voient massacrés à l’école par les mauvais professeurs et dans les médias qui se croient de diffusion culturelle, de « diffusion massive »  or , ils ne font que dépouiller du peu de sensibilité que les gens pourraient avoir, au lieu de leur lancer un appel à la sensibilité, ils l’éteignent, au lieu de créer, ils détruisent.

C’est George Steiner qui dans son essai Maîtres et disciples qualifie de criminels les mauvais professeurs, je dois ajouter, les ministres prostituées et les directeurs des programmes mal nommés « culturels. »

Carmen Florence Gazmuri Cherniak

NADEZHDA