SORBONNE UNIVERSITÉ PARIS 6

          UNE DAME CHARMANTE 

                           MADAME M.L

                              JE LUI RENDS HOMMAGE

ELLE A SAUVÉ MON INSCRIPTION, JE LUI DOIS L’ACCEPTATION

DE MON DOSSIER ADMINISTRATIF.

              C’ÉTAIT INDUBITABLEMENT

                 BEAUCOUP MIEUX AVANT

Chers Lecteurs,

Ce que je vais vous raconter confirmera ce que j’ai toujours pensé : « c’était lieux avant », indubitablement beaucoup mieux.

J’étais mise au bord d’une falaise, pour finaliser mon inscription ParcourSup, tout se fait par Internet et l’envoi des documents est en mode numérique. Les bugs et les multiples problèmes qu’on doit subir sont inextricables, c’est pourquoi il a des plateformes téléphoniques pour demander de l’aide. Sauf que parfois les lignes sont saturées et nous sommes obligés à « attendre » et les délais expirent et nous ne cessons pas d’angoisser et de ne penser qu’à ça. Mon « diplôme du baccalauréat » obtenu il y a plus d’un demi-siècle au Chili, nous avait été donné sans « les notes finales », celle-ci est une modalité française qui n’existe pas dans celui qui fut mon pays d’origine ; j’ignore si les modalités sont changées depuis que j’ai quitté le pays, je n’ai plus la nationalité chilienne, je n’ai plus de famille là-bas, ni personne qui me renseigne, tous sont morts, et je n’ai pas fait une enquête pour me renseigner quels sont les pays du monde qui pratiquent cette modalité de donner greffé au diplôme du Bac, les notes, comme pourrais-je m’intéresser à ça quand mes préoccupations ici sont si éloignées de ces affaires ? Je n’y m’intéresse point. Or, ce même diplôme de mon baccalauréat,  je l’avais déjà présenté en 1984 en Sorbonne Paris IV et j’avais fait mes inscriptions dans l’administration qui siège à la rue Victor Cousin Paris 75006. La seule exigence de l »-‘époque était de le traduire en français. Démarche qu’une fois accomplie, j’ai pu faire mes équivalences et j’ai poursuivi des études en Sorbonne me permettant d’obtenir une Maîtrise Mention Bien et un D.E.A. de Littérature Générale et comparée. ( Sábato m’a dit que ma thèse était parfaite et que la Mention Bien était une canaillerie parce que j’aurais dû obtenir un très honorable, mais que pouvais j’en faire ? L’écrit reste, il est ineffaçable, l’important est de garder la thèse et la publier, c’est ce que j’ai fait, j’étais toujours  conseillée par mon Professeur directeur des recherches Monsieur Claude Couffon, mais je mets un terme à cette didascalie !

Les pièces envoyées en mode numérique sur la plateforme Parcoursup, mon diplôme  était toujours « refusé » en lettres rouges, il n’y a pas de place pour donner des explications, nous sommes obligés à cliquer de partout jusqu’à trouver les liens pour envoyer des messages, pas plus d‘un message par jour et, l’administration qui gère la plateforme numérique restait sur sa position mille fois : envoyez-nous les notes du Bac., si je ne leur donnais pas mes notes du Bas, pas d’inscription en Sorbonne.

Que faire ?

Je n’allais pas écrire à la doyenne !

Alors, je n’ai pas cessé de téléphoner, tenace que je suis, mes multiples appels durèrent des journées entières, les cinq numéros affichés étaient des numéros de postes fantomatiques.

Dans ma Fac, il n’était ouvert que le standard  qui ne pouvait que me donner que des numéros au hasard. J’ai tant insisté qu’enfin, je suis tombée sur deux personnes aimables et compréhensives qui résolurent mon problème. Alors hier, j’eus un appel MAGIQUE, la secrétaire de l’administration qui siège à la Sorbonne rue, Victor Cousin, le même service qu’en 1984 m’a reçue et que j’ai réalisé mon inscription sans la moindre difficulté, parce qu’on avait la possibilité d’obtenir un rendez-vous, on parlait dans un face-à-face, et les dialogues personnels  à mon époque à Paris, étaient toujours productifs, cette secrétaire a été sensible à l’obstruction stupide que je rencontrais et elle a fait de son mieux pour m’aider, je lui ai envoyé par mail une « Déclaration sur l’honneur » confirmant le fait que la modalité pédagogique du Chili à l’époque, n’était pas celle de la France et que je n’ai jamais eu mes notes du Bac, et je ne les aurais jamais ; mes deux pages explicatives dans une déclaration olographe devraient suffire et j’ai renvoyé tout le dossier complet encore une fois par mail, parce que c’était cette aimable secrétaire qui allait tout travailler pour moi.

Elle m’a dit que sous-peu, je recevrai ma carte d’étudiante par courrier simple, ce qui me permettra de faire mes inscriptions pédagogiques début septembre.

Cette dame non seulement a été très professionnelle, efficace et aimable, son parler a été si courtois que je ne peux que la définir comme une dame charmante, de celles qui nous sauvent de la jungle d’impolitesse, des mauvais traitements et de mépris de la plupart des administrations.

J’ai été si formidablement rassurée que j’ai pu dormir pour la première fois « comme un bébé », comme on dit.

Voyez-vous, il reste encore des vestiges de ce qui doit rester immuable, ces normes de courtoisie propres d’un pays civilisé.

Si la Sorbonne ne maintient pas ce mode d’échanges, quand bien même les inscriptions sont réduites au remplissage froid, fait de pure paperasse, où l’humain disparaît, l’essence même de la France disparaît.

J’eus en souvenance mes chères années de jeunesse parisienne, quand je croyais encore à la France. « Ils » « Elles »,  m’ont très vite fait tomber aux abysses, d’où, j’essaie avec des efforts surhumains de me relever et sortir victorieuse à la surface.

Carmen Florence Gazmuri Cherniak

NADEZHDA