CARMEN FLORENCE GAZMURI-CHERNIAK

Escritos literarios – críticos, anuncios de nuevas publicaciones, libros editados. Artista-Pintora. Telas al óleo, gouaches y dibujos

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CLARA LIVRE-SCRIPT …UN EXTRAIT – PROCHAINE PUBLICATION

21 Julio, 2021 (08:38) | Non classé

CIMETIÈRE

 

La voiture entre au cimetière, mais l’emplacement se trouve au fond, des longues minutes de trajet sont nécessaires dès la porte d’entrée jusqu’au fond, tant il est long le trajet jusqu’à la tombe, déjà ouverte, en pleine terre. il s’agit des emplacements funéraires en pleine terre et gazonnées.

 C’est la création des tombes « pour les pauvres » qui ne paient que le minimum, 2500€ ! Tombes provisoires et « solidaires » la plus immonde loi funéraire qui n’a jamais été mise en place par la loi des décrets funéraires français et contrôlée par la mairie de Paris.

L’emplacement est celui que la France appelle « pour les pauvres », destiné aux tombes provisoires pour 5 années et une journée, encore un « protocole » à respecter, avant d’avoir le droit de exhumer le cercueil pour le   transporter si l’on a de l’argent, vers une tombe décente

Elle descend difficilement de la voiture, s’approche tandis que le corbillard sort le cercueil et le dépose à côté de la tombe, si a cela l’on peut l’appeler une tombe.

Le trou rectangulaire a été déjà ouvert.

Un monticule de terre fraîche est à côté.

Les fossoyeurs sont à coté avec une pelle entre leurs mains, ils attendent.

Nadezhda en pleurant prend des photos avec son portable.

Elle s’approche pour voir la profondeur de la tombe…Pas de caveau, la terre noire, boueuse, insondable…

Prend la photo, calcule, regarde, pense.

Elle voit que le corbillard dépose juste au fil du trou ouvert, le cercueil entouré d’une corde.

Commencent à le descendre.

Deux corbillards s’approchent du trou et descendent le cercueil tandis que le troisième fait une révérence vers le bas.

Nadezhda crie, pleure en hurlements déchirants,

Non mon Dieu !!! Non !!!!!!!!!

Mais, non, mon !

 Dieu ! Tu n’existes pas ! Dieu n’existe pas !

S’approche d’elle l’un des corbillards, il lui dit quelque chose à l’oreille que nous n’entendons pas.

Un autre lui dit : Madame, s’il vous plaît, c’est déchirant Ne pleurez plus maintenant votre Maman est avec Dieu.

Nadezhda tourne le dos, abattue.

Commence à marcher vers la navette qui l’attend pour sortir du cimetière.

Elle est seule.

Les fossoyeurs ont accompli leur besogne.

Le corbillard s’en va.

Nadezhda sait que sa vie a pris fin.

La scène se ferme au même moment que dans un impromptu s’écoute le Requiem de Mozart, le mouvement La Lacrimosa.

La musique doit exploser au même moment que le cercueil est descendu et que les fossoyeurs commencent vigoureusement à remplir de terre la tombe.

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                            LE PSYCHIATRE 

 

 

                             ET GERIATRE

 

Le docteur traitant de Nadezhda lui avait dit ceci :

Docteur de Nadezhda : oui je pense que vous devriez prendre contact avec un confrère. Laissez-moi voir…

Elle cherche sur son ordinateur.

Nadezhda : s’il vous plaît docteur ne me recommandez pas de jeunes, ils sont en dehors de toute critique sociétale, ils n’ont pas d’expérience de vie, et sont tous euphoriques de se voir déjà en pratique professionnelle, ils donnent un quart d’heure ou maximum une demi-heure, et croient qu’ils peuvent aider, non à guérir des souffrances, mais ils se croient de demi-dieux capables d’entrer dans le cerveaux humain pour y intervenir, tout ce cirque, n’est pas pour moi, j’ai vécu toute ma vie indépendante et si j’avais besoin de conseil, c’est à mes parents que je faisais appel, je ne crois pas aux psychothérapies, et je ne me sens pas en manque d’une psychanalyse, ce qui m’est nécessaire n’est autre chose que de faire une analyse avec des Rayons X de ces 4 monstres, je comprends tout ce qui s’est passé, mais, j’ai besoin d’une conversation, d’un dialogue avec un clinicien expert et qui croit à mon récit, qui soit capable de le prendre en main, pour l’analyser avec moi, non l’effet que je souffre, mais le pourquoi de cet assassinat, moi je connais la cause, mais pas lui, alors j’ai besoin d’être crédible non du point de vue empathique mais du point de vue de la vérité des faits, de la vérité clinique, en plus j’ai toutes les preuves pour que lui les prenne en charge et les analyse, me comprenez-vous docteur ?

Il me faut l’exposer à un psy d’expérience, une personne mûre non un débutant.

Docteur : ne vous inquiétez pas, je vous comprends, j’ai connu un confrère, qui serais le plus adapté pour vous écouter, il est très bien, il a aussi une longue pratique hospitalière de gériatre.

Je pense qu’il sera très enrichissant pour vous de le rencontrer, d’autant plus que je crois qu’il a pris un temps de sa retraite pour poursuivre dans son Cabinet, je vais l’appeler.  

DIDASCALIES

La tenue vestimentaire de Nadezhda sera toujours noire.

Pour l’intérieur de la maison elle portera un jogging ajusté au corps, et des sabots plastiques noirs, de ceux qui porte le personnel médical au sein des hôpitaux.

Pour l’extérieur, à l’époque du vivant se sa Maman, CLARA, quand elle la sortait tous les jours en promenade, Nadezhda porta de jeans, un tee-shirt noir, des vestes noires, alternées avec un blazer en velours pour les sorties plus habillées.

Au cimetière elle est entièrement habillée de noir.

Les scènes de la Troisième partie, elle se rend aux 12 séances avec le psychiatre en pantalon noir ajusté, un pull en laine noir, des ballerines plates et un court manteau noir qu’elle enlève une fois entrée dans le Cabinet du Psychiatre.

 

CLARA

LA MAMAN

 

Avant son invalidité, elle est très bien habillée, en tenues de couleur douces, neutres, en beige qu’elle aimait tant… autant que le blanc et le gris.

Sa peu blanche de porcelaine, allait parfaitement avec cette douceur chromatique.

Les 4 portraits des « médecins assassins » de CLARA sont ajoutés à la fin du Script pour information nécessaire adressée au cinéaste.

À celles-ci, se joignent 4 scènes exclusivement pour le film, bien distinctes et séparées les unes des autres, pour que fassent un impact visuel percutant chez le spectateur qui doit comprendre comme devant un flash, par la force de l’image condensée dans un seul geste et regard, la méchanceté interne de leur action criminelle.

DIDASCALIES

 

La rue parisienne est presque vide à 9 h, du matin.

Seuls quelques passants, les cafés sont plein à l’intérieur, et une légère brume se laisse voir dans l’atmosphère.

C’est l’hiver.

Le temps est nuageux d’un froid jusqu’alors supportable.

L’on voit Nadezhda avancer vers la rue où se trouve le Cabinet.

La caméra doit se placer devant elle qui avance vers la porte d’entrée.

L’on commence pour la voir de loin, jusqu’à qu’elle arrive tout proche de la caméra, de face, visage ferme et sérieux.

Elle porte en bandoulière un grand sac où se trouve son lourd Rapport de 300 Pp.

Arrive vers l’immeuble, où une grande porte cochère se présente du côté gauche. Il y a un code.

Elle entre, dans le grand hall spacieux où il y a une deuxième porte avec un interphone, elle sonne et s’annonce.

1ère séance novembre 2015

Psychiatre : Oui ?

Nadezhda : C’est Nadezhda Gazmuri docteur, j’ai rendez-vous …

Psychiatre : Montez s’il vous plaît, c’est au cinquième, sans ascenseur.

Elle monte cinq étages d’un ample escalier d’un immeuble ancien et somptueux.

On voit monter Nadezhda.

La porte du Cabinet est ouverte.

Il l’attendait au seuil de la porte.

L’entrée à une lumière douce, une lumière jaunâtre d’intérieur.

Il l’a fait entrer tout de suite dans son Cabinet, une grande porte fenêtre est du côté gauche ; de ces portes typique des anciens immeubles haussmanniens.  Ils sont assis face à face.

Nadezhda, enlève son manteau noir, dépose son sac par terre, sort son gros rapport, le place sur ses genoux, se redresse, regarde le Psychiatre

Psychiatre : dites-moi, qu’est-ce qui vous amène ?

Nadezhda : je viens de la part de mon docteur Madame…, elle pense que vous êtes le confrère le plus à même pour m’aider.

Psy : quel est votre problème ?

Nadezhda : je vais vous parler clair et net, vous ne me connaissez pas, je suis d’un franc parler qui dérange, je vais direct à la question, je n’ai pas besoin de psychanalyse, une psychothérapique ? Vous le verrez, je la crois inutile, je me confronte en ce moment à un problème pragmatique, j’ai besoin de décrire mon problème, qui a des multiples facettes, à un intellectuel-clinicien, c’est pourquoi, aller voir un philosophe ou un avocat, ne m’est d’aucune utilité, d’autre part, mon docteur généraliste n’est pas habilitée pour me conseiller, elle me l’a dit, elle n’a ni votre formation spécifique, ni votre exercice de la gériatrie sur le terrain,  il est très urgent pour moi de vous dire que j’ai besoin d’obtenir de votre part un conseil sur mon rapport, je voudrais savoir si vous pouvez me lire, le voici, mon Rapport de 300 Pp…. à la fin  se trouvent toutes les copies des pièces à conviction, qui démontrent et qui font foi de ce que j’expose amplement, avec tous les détails, il a une intentionnalité juridique, et le Rapport est destiné naturellement à être lu par mon avocat, il doit être édité en 5 exemplaires, c’est la loi qui me l’exige, pour qu’il soit lu par le Conseil du Désordre des  assassins, et je dois le  déposer en plusieurs exemplaires  sous quinzaine à mon avocate, et devant le Conseil du Désordre …

Psy : il sourit… Le Conseil du Désordre ? Vous avez de l’humour…

Nadezhda : oui docteur, je me trouve incapable de le nommer autrement, je ne peux pas me trahir moi-même !

Le Psy se penche un peu vers l’avant et lui tend sa main, au même temps que Nadezhda lui tend le gros Rapport, déjà bien relié.

Psy : eh bien c’est un gros livre ça !

Je vais le lire.

Ce que je peux vous dire est que le principal est de faire la rédaction en forme chronologique, surtout sans pathos, et signaler scrupuleusement les preuves à l’appui de votre déclaration, ne faites aucune accusation sans preuves à l’appui, car du point de vue aussi médicale que juridique, il ne serait pas crédible sans « preuves »

Nadezhda : bien sûr, je le sais, c’est pourquoi, et vous le verrez, je me suis efforcée de respecter ces trois principes, je pense que mon passé d’universitaire, où j’eus affaire à ce type de travail et aux nombreuses analyses de texte que je fais depuis mon adolescence, à l’époque où j’étais jeune étudiante, et ensuite comme professeur m’ont amplement habilitée à respecter les normes de ce type d’exercice de rédaction. Vous me direz…

Psy : bon quel est l’autre problème ?

Nadezhda : …. Je dois vous expliquer d’une manière presque physique…Peut-on dire…de faire le récit ? Peut la parole humaine dire, ce que l’intérieur organique d’un être humain peut ressentir quand on l’oblige à regarder sa Maman souffrir parce que 4 bourreaux la torturent en lui refusant les soins ?

Comment m’y prendre pour vous faire comprendre ce que j’ai vécu il y a deux ans, en octobre 2013, douleur qui reste à vif, comme si c’était hier ?…

On m’a torturé Maman, et on m’a obligé à souffrir avec elle son agonie indicible !

Savez-vous docteur ce que c’est que de voir le corps adoré de votre Maman pourrir, lentement, et devenir un cadavre lentement, sur un lit dur et froid d’un hôpital ?

Elle souffrait l’indicible privée de sédatifs, on l’a jetée là pour agoniser pire qu’un animal dans la jungle, car un animal condamné est assisté par un vétérinaire !

Si je l’avais confiée à une clinique vétérinaire, je suis sûre qu’ils l’auraient soignée et gardée avec douceur !

En une seule phrase : je me sens violée. Ils m’ont violée. Je suis violée.

 qu’en pensez-vous ?

Psychiatre : Vous le dites vous-même :

« Je suis violée »

Vous devez savoir que type de viol ne s’efface pas avec une petite toilette…

Vous resterez avec cette souffrance toute votre vie. Tel qu’un rescapé de guerre.

Fin de la scène qui se coupe là, abruptement,

Les deniers mots du Psychiatre, et le regard d’acquiescement tragique de Nadezhda doivent rester émotivement comme une dernière note sombre qui met un terme définitif à la sentence du médecin. 

Envahit d’un éclat la musique d’ARVO PART.

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Psychiatre : Vous avez raison.

Je connais parfaitement le protocole hospitalier et les abus inqualifiables contre les personnes âgées.

Ils les méprisent par le langage, les actes, et un laissez faire qui n’est jamais sanctionné.

Tout ce que vous me dites je le connais.

Vous croyez pouvoir lutter contre ça ?

Il lui fait un geste négatif avec la tête et les mains.

La scène est coupée.

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SALLE D’AUDIENCE DU

 

 

  CONSEIL DU DÉSORDRE

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