CARMEN FLORENCE GAZMURI-CHERNIAK

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LE VEAU D’OR – LE CULTE DE L’ARGENT

24 janvier, 2025 (20:14) | Non classé

 

 

LE CULTE DE L’ARGENT  –   LE VEAU D’OR

 

 

Chers Lecteurs,

La société ne parle que d’argent. Soit parce qu’elle en manque, soit puisqu’elle en dégorge et s’adonne à l’exhiber et à se mettre en danger.
L’on allume la télévision et les publicités ne font que montrer des artéfacts qui ne servent qu’à éveiller la convoitise des gens, pour les inciter à qu’ils s’endettent, pour qu’ils achètent sans compter et la plupart du temps sans en avoir un réel besoin.
Ils sont capables de tout.

Je comprends combien est stupide d’attendre que les gens soient émus avec la lecture d’un poème, ou qu’ils regardent une toile avec un regard intelligent, les touristes qui se versent dans les musées sont des monstres qui ne savent en rien de ce qu’ils ont devant eux, ils ne sauront jamais que la toile d’un peintre est « une écriture » à déchiffrer, comme disait Kahnweiler.

Ils ont fait de leur fric une profession, on les appelle « les influenceurs » Ils ne savent pas quoi faire d’autre que nager dans l’abondance et ils l’exhibent, qu’elles ne viennent pas se plaindre qu’après les criminels les persécutent, dérobent leurs portes, pour dévaster leurs maisons et maintenant avec le pire des crimes modernes, je le connais très bien, les séquestrations !

Notre drôle d’époque ne se prive de rien, pour chaque nouveauté d’exhibition de l’or, apparaît une nouvelle forme de vice criminel. Publicités, réseaux sociaux, réunions, c’est assommant et dégoutant.

Je vis en ermite, mais je prends connaissance du monde dans lequel je suis obligée de vivre… Je suis en France. Je pense qu’ailleurs, on peut trouver moins d’adoration au veau d’or. Peut-être que je me trompe, je n’en sais rien… En Norvège, dans une île d’antarctique, je ne crois pas qu’il existe ce type de criminalité, j’ai regardé un reportage merveilleux, où les gens ne ferment jamais leur porte à clé.
Ici, il faudrait s’enfermer dans un couvent pour trouver la paix, mais on peut facilement se construire un couvent chez soi. C’est si facile se retirer du monde.

Tout ce qui se passe est monstrueux. Ce sont les gens qui nourrissent cette avidité avec cette exposition d’eux-mêmes, en éveillant chez les monstres des nouvelles formes de criminalité. Au regard des dernières nouvelles, la première pensée qui m’est venue à l’esprit est de constater que je suis très chanceuse dans ma misère, je ne peux éveiller la moindre jalousie, car je n’ai rien, absolument rien. Quand je sors, je ne porte rien, mon smartphone reste chez moi, je n’en ai pas besoin. Je n’appelle personne et personne m’en appelle, je ne l’ai que pour faire les photos de mes toiles et pour un appel d’urgence.

Dans mon sac à main, il n’y a qu’une petite bouteille d’eau et mes lunettes. La seule chose de valeur que j’ai dans mon sac en bandoulière, c’est ma carte Navigo. Ma carte d’identité et ma CB restent bien gardées chez moi, de toute façon je ne les utilise jamais, presque jamais, et c’est depuis une année que je ne fais pas de retrait du distributeur, je ne sors pas un seul billet de 10 € et dans mon porte-monnaie, il n’y a même pas un seul centime. Quand je fais une petite course alimentaire, je paie avec mon chéquier et une seule fois par mois, c’est bien peu…

La semaine dernière, dans mon dernier voyage que j’ai dû faire à partir de l’enfer de mon HLM vers le centre-ville, un passant m’a demandé de l’argent, « je suis désolée, je lui ai répondu, je n’ai pas une seule pièce », alors, il ne m’a pas crue, parce qu’il m’a regardé avec un regard moqueur.

Peu importe, c’était la vérité et personne ne pourrait le croire.

Je ne sors plus à Paris me promener, puisque c’est dangereux de sortir si loin de chez soi sans argent.

C’est une mesure de sécurité personnelle de n’avoir pas d’argent sur soi, mais en même temps, c’est risqué de sortir sans argent et de voir confronté à l’éventualité d’un accident sans pouvoir y faire face… Et je ne pourrai pendant douze mois ne dépenser que le minimum pour rester vivante dans ma tanière, alors en avril 2026, je vais me donner un prix, j’ignore lequel, mais j’ai du temps pour l’imaginer, je me le promets, il sera mon dernier mois de calvaire.

Dans mon pays natal, on disait :

« Il n’y a pas de mal qui dure cent ans ni d’idiote qui le supporte ».

C’est vrai !

Ah, une chose très importante : je viens de terminer ma nature morte, une nouvelle toile à l’huile, cette fois-ci, je ne dirai pas comme Cézanne, « je veux étonner Paris avec mes pommes », mais je veux étonner Paris avec mes poires ».

L’important, c’est de ne jamais abandonner, jusqu’à notre dernier souffle, ne jamais abandonner, c’est la seule chose qui compte dans la vie.

 

Carmen Florence Gazmuri Cherniak

 

 

 

 

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