MA FAMINE FUNÉRAIRE
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ILS LE FONT POUR MAIGRIR ET GUÉRIR
EN REVANCHE MOI, JE LE FAIS POUR POUVOIR PAYER LES CHAROGNARDS !
« L’amour de la mère est le seul amour invincible, éternel comme la naissance »
André MALRAUX
AFFAMÉE
Chers Lecteurs,
Un excellent reportage sur la chaîne ARTE est passé hier soir, il nous a informés sur les bienfaits du « jeune intermittent. »
Les russes l’avaient découvert il y a bien longtemps, rien de nouveau que la possibilité de le pratiquer ici et maintenant sans frais.
Il me convient parfaitement par ce temps de calvaire funéraire.
Je l’ai commencé il y a dix jours, mais avec une variante, mon repas du soir n’a pas les propriétés de variété de ceux qui peuvent se le permettre en respectant à la lettre les indications médicales.
Ce sera pour l’année prochaine. Quand je finirai ma Croisade.
Je n’ai pas été surprise d’entendre les médecins étrangers se plaindre de la résistance des médecins français à l’appliquer tout particulièrement dans le domaine de l’oncologie. C’est effarant que la médecine française se croit si supérieure à celle de leurs confrères des pays nordiques qui par des preuves scientifiques à l’appui et incontestables de par le monde, leur prouvent que les bienfaits du jeune sont scientifiquement la meilleure manière de combattre des graves maladies telles que le cancer, le diabète et l’obésité.
Les médecins français opposent presque à l’unanimité cette résistance farouche, je dirai totalement crétine. Les preuves sont spectaculaires, le jeune intermittent après une chimiothérapie sont étonnants, l’on a observé une rémission totale pour des cancers gravissimes et mortels comme celui du pancréas, du poumon ou pour le cancer du sein en stade avancés et avec des métastases. Il est de même pour l diabète dans le grade le plus avancé.
Ici en France, ils croient qu’un jeune strict peut devenir dangereux pour la santé, pour une possible dénutrition, et perte musculaire. Les médecins ont démontré par examens d’IRM qu’il n’y a aucune perte musculaire ni des taux des minéraux et après de prises de sang au bout de trois mois, les patients avaient perdu du poids, de la graisse abdominale, les diabétiques étaient en rémission et leur endurance physique supérieure à celle d’avant la pratique du jeune intermittent.
Je suis une convaincue, mais le problème reste au niveau national. La quantité d’obèses qui veulent se débarrasser de leur poids à des caractères morbides s’adonnent à la prise des médicaments chers et aux effets secondaires graves. Tant que le « protocole médical » français persiste à se croire supérieur dans tout ordre des choses médicales, les seuls perdants seront les français atteints de ces maladies.
Je ne peux que conseiller à tout le monde adulte ce jeune intermittent qui est susceptible de s’adapter individuellement selon le cas personnel de la personne.
Il va de soi que pour les enfants qui sont en traine de grandir la question ne se pose pas, mais comme mode de vie des adultes, je ne vois que des bienfaits.
Je me suis sentie réconfortée et en appliquant à la lettre les conseils de ces éminents chercheurs, ils sont admirables !
Je constate combien le premier bienfait perceptible en dépit de me sentir considérablement affamée au degré le plus élevé est la performance cérébrale.
N’ayant pas un centime pour acheter de la nourriture et que cet interdit se prolongera pour 12 mois, je me suis fait un programme diététique et une liste des produits avec les prix à ne pas dépasser pour mon achat mensuel de courses.
Le camp de concentration est plus prodigue !
Hier, je suis allée acheter mes capsules de café.
Sans café, sans caféine, je ne peux pas survivre.
Les doses que je prends depuis mon adolescence sont faramineuses. Il faut savoir que dans mon pays natal, qui avait accueilli une vague d’immigration arabe, elle laissa d’héritage l’enseignement de la véritable création de torréfaction du café et il existe un café centenaire au centre-ville de Santiago, où l’o peut déguster un café que je n’ai jamais rencontré nulle part ailleurs ; il est en claire concurrence avec l’Italie, c’est le « Café Haiti » , il est célèbre pour donner une grande variété des types de café les plus raffinés, moi, j’adorais « El cortado » c’est un café fort mis sur une soucoupe métallique. Il est servi dans un verre de taille moyenne, une fois versé le café expresso, on jette la moussue et après, on verse le lait, c’est là que « se coupe » le café. D’où son nom « cortado ».
Cette pince de lait est l’ingrédient quia garde son secret, la qualité du lait est aussi fondamentale.
Ici en France, le seul moyen de pouvoir se faire un vrai « cortado » c’est par la machine italienne DeLonghi qui fait une vraie mousse de lait, la puissance de la sortie de l’air chaud est le secret. Un jour…
Quand je suis arrivée en France, j’ai pensé pouvoir poursuivre mes habitudes d’addiction à la caféine, j’ai été très vite déçue.
Et j’ai demandé un « cappuccino », mon effroi n’a pas eu de communes mesures, ils m’ont servi un café au lait dégoutant. Je ne l’ai pas bu et j’ai dit au garçon « s’il vous plait, auriez-vous la gentillesse de me le changer pour un espresso, savez-vous ? Maman m’a sevré du biberon il y a fort longtemps ! »
Ce café espresso, avec une pince de lait, n’est pas vraiment « le cappuccino »,il est autre chose, c’est plus fort, il est fabuleux, je vous le recommande » bien vivement si un jour, vous y allez faire du tourisme.
Après la fac, j’y allais tus les jours.
Bon, cette didascalie finie, je reviens à ma file d’attente en grande surface, il est le seul lieu où le paquet de 30 capsules est bien moins cher. Dans la file d’attente, j’ai pu faire une étude sociologique et aussi médicale.
J’étais la seule avec un seul paquet à payer, devant moi, il y avait des couples avec des charriots pleins au rebord.
Je me suis dit, avec raison, en France le nombre des diabétiques et des enfants obèses augmente, les médecins devraient regarder les charriots des courses du samedi matin, c’est ahurissant ce qu’ils peuvent acheter comme produits industriels pleins de gras et de sucre. Les seuls gagnants ce sont les industriels qui regorgent des dividendes bien cotés en bourse sortis de leurs industries de création des maladies et de mort.
Ce que j’ai vu, c’étaient des paquets gigantesques de céréales pour les petits déjeuners, remplis de pépites de chocolat raffiné et gras, quand le quaker, l’avoine est une céréale pure et sans additifs. J’ai vu leurs charriots pleins de yaourts aux fruits sucrés, des pots de dessert à la crème sucrée, des plats préparés et une quantité des produits totalement inutiles telles que des biscuits secs et des tablettes de chocolat ; ils remplissent le ventre de leurs enfants avec de la nourriture chère et qui leur donnera le diabète, ils deviendront obèses et une fois adultes rempliront les hôpitaux pour leurs maladies graves difficiles de guérir, quand c’est dès l’enfance que se crée le réservoir métabolique qu’une fois installé, il leur sera très difficile de corriger, les seuls coupables sont les parents ignorants de culture médicale de base.
Quand enfin, je passais à la caisse, c’était 14 h 20.
Je suis arrivée à l’enfer de mon HLM, à mon « immeuble haussmannien » à 15h30.
J’avais pensé que ma sensation de faim serait plus intense et moi qui suis gourmande, le fait de suivre des longues périodes sans rien manger c’est de l’héroïsme, mais je crois que c’est une question de maîtrise cérébrale.
Je suis tenace et personne ne peut m’induire à changer mon programme, personne.
C’est la volonté cérébrale qui intervient à la maîtrise de la faim.
J’ai accompli encore une semaine de famine, non de vaincre une petite faim, mais c’est la victoire de vaincre une faim grandiose qu’assaille et je me fortifie dans ma période de famine.
Chaque jour qui passe est une victoire funéraire à mon avoir.
J’ai un grand calendrier qu’on m’a offert. Je marque avec joie, chaque jour bien écrasé dans ma victoire d’avancer à petit pas dans une croisade funéraire que l’on m’a imposée et dont je suis bien consciente que personne n’aurait la force et l’endurance de mener à bon terme.
Pour sortir victorieuse, il ne faut que d’une seule chose, bon ce n’est pas « une chose », mais un sentiment, il s’appelle AMOUR FILIAL.
« L’amour de la mère est le seul amour invincible, éternel comme la naissance »
André MALRAUX.
J’avais une faim qui me remuait le ventre, je l’ai maitrisée jusqu’à 19 h.
Là, j’ai rompu mon jeune non intermittent mais « prolongé ».
J’ai cru ne pas pouvoir peindre ni écrire, mais c’est fut le contraire.
Je me sens encore mieux et plus résistante à l’extérieur.
L’extérieur ce sont les imbéciles…
J’ai mis la table vers 19 h 30.
Un bol de riz.
Un œuf dur.
Un bol de haricots verts.
Un café.
Un jour de moins.
La famine fut vaincue.
Carmen Florence Gazmuri Cherniak
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